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L’épuisement invisible : comprendre le burn-out des aidants

  • Photo du rédacteur: Cécile Pascual
    Cécile Pascual
  • 15 juil.
  • 3 min de lecture

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Je voudrais vous parler d’un sujet que beaucoup d'aidants vivent en silence. Un sujet qui me touche profondément, parce que je l’ai vu de près – chez d’autres, et parfois aussi en moi.


C’est ce qu’on appelle le burn-out des aidants. Cet épuisement qui ne fait pas de bruit, mais qui finit par tout envahir.



On ne voit rien… et pourtant


Quand on est aidant – que ce soit pour un parent malade, un conjoint en perte d’autonomie, un enfant en situation de handicap – on ne compte pas ses heures. On le fait par amour, par devoir, parfois sans y réfléchir parce qu'on a pas le temps de prendre du recul. Et surtout, on ne s’écoute pas.


Petit à petit, on oublie qu’on a, nous aussi, des besoins. On dort moins ou mal, on n’a plus le temps de souffler, on ressent des douleurs physiques… et quand la fatigue devient trop lourde, on la cache derrière un sourire fatigué ou un "ça va, t’inquiète".

Mais ce "ça va" sonne creux quand le corps dit l’inverse.


Ces signaux qu’on ignore trop longtemps


Avant de "craquer", il y a souvent des signes. Moi, je ne les ai pas vus tout de suite. Ou plutôt : je ne voulais pas les voir.


Et pourtant, ils étaient là :

  • Une fatigue constante, même après une nuit de sommeil.

  • Des douleurs lombaires insistantes au quotidien,

  • Des moments de vide, où tout devient flou,

  • Une irritabilité dans mes paroles, envers mon proche malade et mon entourage,

  • Le fait de ne pas avoir le choix et que cela ne s'arrêtera jamais,

  • Et parfois, ce sentiment d’être seul·e au monde, avec tout sur les épaules.


Peut-être que vous vous reconnaissez un peu dans ça. Si c’est le cas, je vous le dis sans détour : ce n’est pas une fatalité.


Pourquoi on en arrive là ?


Parce qu’on croit qu’on doit tout faire, tout le temps, parfaitement.

Parce qu’on se sent coupable à l’idée de penser à soi.

Parce que personne ne pourra faire aussi bien que nous.

Parce que si je délègue, j'ai le sentiment d'abandonner mon proche.


Mais ce n’est pas égoïste de s’écouter. C’est même tout le contraire : c’est une manière de rester debout, présent, vivant.


Ce qui m’a aidé (et peut peut-être vous aider)

Je ne dis pas qu’il existe une solution magique. Mais voici ce qui m’a permis de commencer à sortir la tête de l’eau :


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🌱 Dire stop avant que ce soit trop

Se faire accompagner par un professionnel qui m'a appris à reconnaître mes limites, à dire "non", ou "pas maintenant", sans honte. Rien que ça, c’est déjà immense.





🤝 En parler, demander de l’aide

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J'ai parlé à mon médecin traitant pour trouver une solution de répit et faire les bons choix. J'ai demandé de l'aide à mes amis à traves leurs conseils et ce qu'ils en pensaient, ce qui m'a pas permis de prendre du recul et de me rendre compte de la situation et de mon investissement.

J’ai contacté une association locale pour les aidants. J’y ai trouvé une écoute, des infos, des relais. On n’est pas obligé de porter tout seul.


🍃 Recréer des bulles de respiration

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Cinq minutes par jour. Une vraie pause. Parfois juste pour respirer, sans rien faire. Parfois pour marcher dehors, faire un dessin, écouter une chanson.


Etant Sophrologue et Thérapeute, cela peut paraitre facile car j'ai des outils thérapeutiques à ma disposition mais en fait NON ! Quand on est dans la spirale d'un aidant combiné à l'épuisement, il est difficile même quelques secondes de déconnecter parfois. On n'a plus l'envie, ni la force, on n'y pense pas en fait.

Donc cela est propre à chacun ! Mais par ma propre expérience, je sais qu'avoir osé prendre du temps pour moi (quelques minutes par jour au départ) a été primordial pour mieux m'occuper de mon proche malade et de la relation entre nous deux.


Un petit exercice qui m’aide beaucoup :

·        Inspirer profondément par le nez en comptant 4

·        Retenir l’air 2 secondes

·        Expirer lentement par la bouche en comptant 6

·        Recommencer 4 à 5 fois

Ça m’apaise, ça me remet dans mon corps, ça me rappelle que j’existe aussi.


Pour terminer : un rappel important


Si vous êtes aidant·e, votre bien-être compte autant que celui de la personne que vous accompagnez.


Je le répète, parce qu’on l’oublie vite :

👉 Vous avez le droit d’être fatigué·e.

👉 Vous avez le droit de demander du soutien.

👉 Vous avez le droit de prendre du temps pour vous, sans vous justifier.


On ne peut pas donner sans se remplir un peu soi-même.


Alors aujourd’hui, s’il vous plaît : prenez une vraie pause. Même cinq minutes. C’est déjà un premier pas.



💛 À garder en tête :

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  • Vous n’êtes pas seul·e

  • Il existe des lieux, des gens, des ressources pour vous soutenir

  • Votre rôle est précieux, mais votre santé l’est encore plus

 
 
 

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